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pour qu’on songeât à la convocation du comité. Un ressort spécial manque visiblement ici à la bonne volonté commune.

Dans les institutions purement civiles, celles qui intéressent directement la cité, on doit s’en prendre aussi à la confusion, à l’entassement des attributions, des lenteurs dont souffre l’expédition des affaires. Une brochure piquante et remplie de réflexions très sages, publiée à Saint-Nazaire sans nom d’auteur, en signalait récemment un exemple. Il faut en finir avec la question de l’église, tel est le titre de cet opuscule, dans lequel on a résumé les griefs des habitans au sujet de l’érection d’une nouvelle église. Avec une population agglomérée de 10 ou 12,000 âmes, la ville en est toujours réduite à l’ancien petit temple, qui menace ruine, et dont le toit s’est même naguère partiellement effondré. On dirait que rien ne peut se concevoir en dehors d’une église monumentale, qui coûterait énormément cher et excéderait tous les moyens disponibles. De nombreuses réclamations ont surgi, des vœux ont été formulés, des plans même ont été produits : inutiles tentatives ! Pourtant la question pourrait aisément être résolue, si l’on voulait s’en tenir au désir le plus général et en même temps le plus pratique. C’est d’abord, moyennant quelques travaux, de consolider l’église actuelle, qui doit être conservée comme un vestige de l’ancienne petite cité, et qui d’ailleurs est placée d’une façon pittoresque au bord de la mer. C’est ensuite d’établir une succursale plus ou moins modeste au cœur même de la nouvelle ville, du côté où elle tend le plus à se répandre. En attendant, on a été fort malheureusement conduit à supprimer au chevet de l’ancien édifice, et pour gagner quelques places à l’intérieur, un promenoir fort bien abrité, qui unissait la jetée au bassin, et d’où l’on jouissait d’une vue splendide sur l’embouchure de la Loire et sur la rade.

Les questions relatives à la voirie urbaine n’ont pas été généralement tranchées d’une façon plus satisfaisante. Les bornes-fontaines, les égouts, manquent, parfois les pavés et les ruisseaux. On recourt trop souvent dans un pays pluvieux à un grossier empierrement. On a laissé fermer telle ou telle issue fort utile à la circulation. Les points de l’organisation intérieure qui s’offrent sous le jour le plus favorable sont ceux qui dépendent moins exclusivement de l’impulsion locale, entravée par un trop grand nombre d’affaires. On peut citer comme exemple l’état de l’instruction primaire élémentaire. Les écoles, qui ne seraient peut-être pas suffisantes, si tous les enfans en âge de les fréquenter s’y présentaient, sont du moins assez vastes pour ceux qui demandent à y être admis. La gratuité est largement entendue, en ce sens qu’on ne repousse aucun appel émanant des familles. On peut mentionner encore