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UN
RETOUR VERS BYRON

I. Recollections of the last days of Shelleyand Byron, by Trelawney, London 1858. — II. Shelley Memorials, by lady Shelley, London 1859. — III. Profili da Giuseppe Torelli, Firenze 1861. — IV. Conversations de Goethe, trad. par M. Delerot, Paris 1863. — V. Lord Byron, eine Biographie, von Dr Félix Eberty, professor in Breslau, Leipzig 1863. — VI. Histoire de la Littérature anglaise, par M. Taine. — VII. A selection from the works of lord Byron, edited and prefaced by Algernon Charles Swinburne London 1866. — VIII. Le Sentiment de la nature chez les modernes, par M. Victor de Laprade, Paris 1868. — IX. Lord Byron jugé par les témoins de sa vie, Paris 1868.

Un des critiques les plus clairvoyans de l’Angleterre, M. Matthew Arnold, prononce un jugement définitif, quoiqu’un peu sévère, sur Byron, lorsqu’il dit que le poète a entrepris d’introduire dans son pays l’esprit moderne, et qu’il n’y a pas réussi. Un grand effort de liberté individuelle contre la pression de la société la plus solidement établie de toute l’Europe, telle est la tentative de Byron ; elle a été la source de tous ses malheurs, et aussi son titre principal à une gloire qu’il a compromise par tant de fautes. Il est dans son pays et dans son temps un des rares esprits que le souffle de la révolution française a soulevés de terre et lancés dans une carrière aventureuse. Pour lui, bien fidèle en ce point à sa race, la déclaration des droits de l’homme est tout au bénéfice de l’individu ; il n’y voit pas d’abord, il n’apercevra qu’à la fin l’avènement de la démocratie, laquelle ne peut se passer ni de principes sociaux, ni de vertus, ni de lois. Byron, en poussant à bout son principe, aboutissait à la licence, à la confusion du bien et du mal. Si par hasard il y avait aujourd’hui de nouveaux byroniens, et nous