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Madame de Queyrel, avec embarras.

Et vous avez toléré chez vous de semblables folies ?

Monsieur Davoy.

Mais, dame ! oui, puisque j’étais juge du camp. (Ces dames se regardent d’un air contraint et finissent par éclater de rire en compagnie de M. Davoy.)



Scène XI.

Les Mêmes, MADAME DAVOY, arrivant au milieu des éclats de rire. Elle s’arrête, et regarde son mari, assis entre ces deux dames.
Madame Davoy.

Je vous cherchais, mon ami.

Monsieur Davoy.

Mais, ma chère, tu passeras donc ta vie à me chercher ? Attache-moi donc un grelot au cou une bonne fois, et prends-moi mesure d’un collier.

Madame Davoy.

Vous êtes étincelant d’esprit, je ne le nie pas ; mais ne serait-il pas temps de m’expliquer enfin ce que signifient tous ces mystères, ces promenades interrompues, ces fuites, ces cachotteries ? Daignerez-vous me dire pourquoi on me laisse seule tout à coup au détour d’une allée ? (Madame Valery et madame de Queyrel, qui n’ont pas cessé de rire, éclatent de nouveau.) Fort bien, mesdames, fort bien ; je sais ce qui me reste à faire (se retournant), et ces messieurs qui arrivent ne seront pas de trop pour une explication.



Scène XII.

Les Mêmes, MONSIEUR DE QUEYREL, MONSIEUR VALERY.
Madame Valery, allant vers son mari et lui prenant le bras.

Vous écoutez donc aux portes, monsieur ? Fi ! que cela est vilain !… et que tu m’as fait peur !

Madame de Queyrel, même jeu.

Si je ne voulais pas vous pardonner, dites-moi ?…

Un domestique, entrant.

Madame est servie.

Madame Davoy.

Je ne comprends rien à tout cela.

Monsieur Davoy.

Allons dîner ; je t’expliquerai le mystère au dessert. (Offrant son bras à sa femme qui ne le regarde pas.) Ne me cherche pas, ma chère, je suis là.


Gustave Droz.