Je suis à vos ordres, mon cher. (M. Valery et madame de Queyrel sortent, puis M. et madame Davoy.)
Scène VII.
Comment, madame, vous avez peur de l’eau à ce point-là ?
Une peur extrême, je l’avoue franchement ; écoutez donc, je ne sais pas nager. (À part.) Je suis sûre qu’en ce moment-ci Mme de Queyrel commence à s’impatienter de ne pas nous voir arriver… Mais pourquoi ne viennent-ils pas ? c’est singulier, doit-elle se dire… Je la vois d’ici. Elle a beau s’en défendre, elle est terriblement jalouse !… Beaucoup plus que moi, je le parierais. Avant deux minutes, elle va apparaître. Ah ! ah ! (Haut.) Je vous demande mille pardons de vous faire attendre, cher monsieur, mais toutes ces laines s’embrouillent tellement lorsqu’on les abandonne ! On laisse des écheveaux, on retrouve une perruque.
Si vous craignez autant les bateaux, chère madame, il serait infiniment plus sage de ne point aller là-bas et de rester ici à l’ombre.
Plaisantez-vous ? Ils nous attendent. (À part.) Seulement il y a entre nous deux cette différence, que moi je conviens de mes faiblesses, tandis qu’elle n’avouera jamais sa jalousie. (Haut.) Veuillez prendre mon ombrelle, qui est près de la porte sur un fauteuil ; voilà qui est terminé. (Négligemment.) Est-ce que vous êtes jaloux, monsieur de Queyrel ?
Oh ! mille pardons ! Suis-je assez maladroit ! Ces choses-là n’arrivent qu’à moi ! Permettez que je répare le mal. (Il se baisse pour ramasser les laines.)
Il ne nous manquait plus que cela ! Je suis sûre qu’ils sont déjà au bout de la pelouse !… (Haut.) Prenez garde de marcher sur mes ciseaux… Grand Dieu ! vous écrasez mon dé…
Ne craignez rien, c’est l’affaire d’un instant.
Vous ne m’avez pas répondu tout à l’heure.
M’aviez-vous fait une question ?