À vous avouer franchement, je ne trouve pas cela aussi lourd que vous le dites.
Quoi, une couronne ?
Non, le chignon natté dont vous parliez tout à l’heure. Vous me disiez que votre mari vous le conseillait ; est-ce que M. de Queyrel s’occupe beaucoup de votre toilette ?
Mais oui, pas mal ; … nous avons des discussions… Et le vôtre ?
Mon mari s’y intéresse fort, mais par boutades.
Ah vraiment ! Un magistrat ! C’est singulier, je ne l’aurais pas cru.
Quelles idées avez-vous donc sur les magistrats ?
Dame ! je ne sais comment vous dire cela… Sous beaucoup de rapports, je les crois semblables à tout le monde, et cependant il me semble qu’un homme qui porte une robe noire toute la journée, avec un bonnet carré…
Vous êtes folle, chère amie. Je vous jure qu’ils n’ont rien d’effrayant.
Il n’endosse jamais sa robe chez vous ?… Ça ne fait rien, l’idée de cette robe doit jeter un froid dans les relations.
Pas du tout, mais pas du tout… au contraire.
Ah ! que vous me faites du bien en disant cela ; je vous aime tant ! Tenez, voici notre cher hôte qui revient vêtu de blanc de la tête aux pieds. Il a l’air de sortir d’un fromage à la crème.
Vous le taquinez toujours, et vous avez bien tort, il est si bon.
Mais je l’aime de tout mon cœur, je vous jure.
Scène II.
Voici, mesdames, les deux plus belles roses du parc ; permettez-moi de faire leur bonheur en vous les offrant.