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LA
RÉGION DU BAS DE LA LOIRE

II.
LA GRANDE-BRIÈRE ET LE PAYS DE RETZ

La variété d’élémens énergiques et vivaces qu’embrasse la grande famille française est un trait qui ressort de l’étude des groupes vivant même le plus à l’écart. Dans ces pages peu feuilletées du livre de la vie nationale, on apprend également à mieux connaître la géographie économique du pays, dont les moindres détails ont leur valeur pour donner une exacte idée de l’ensemble des forces productives, et on peut constater en outre d’une manière précise les rapports du progrès matériel avec l’état moral des populations. Le fait essentiel est là, du moins au point de vue des questions que nous nous sommes posées sur la nature et la tendance du progrès contemporain[1]. Toute application nouvelle qui s’introduit dans ces groupes, tout nouveau germe d’activité qui s’y implante, toute extension qu’y reçoit le travail, ont pour effet d’imposer immédiatement à l’homme plus d’efforts, plus d’étude, de calcul et de prévoyance. Aussi, quand on affirme que l’essor des ressources économiques dans une contrée quelconque se lie à l’accroissement de la valeur intellectuelle et morale de l’individu, on a pour soi les plus sûres données de l’observation aussi bien que le sentiment instinctif de la conscience. Cette intime corrélation va se produire

  1. Voyez la Revue du 1er novembre 1868.