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L’ENQUÊTE AGRICOLE

Ordonnée par un décret du 28 mars 1866, l’enquête sur les griefs et les vœux de l’agriculture s’est terminée dans les premiers mois de 1867. On sait comment elle a été organisée. Une commission supérieure désignée par le ministre de l’agriculture et du commerce a rédigé un questionnaire général ; elle a divisé ensuite la France en vingt-huit circonscriptions, comprenant chacune trois ou quatre départemens. Les présidens de ces circonscriptions ont été nommés par le ministre, qui les a choisis presque tous parmi les sénateurs, les députés, les conseillers d’état, les principaux fonctionnaires de l’empire. Ces présidens, assistés d’un auditeur au conseil d’état ou d’un employé au ministère de l’agriculture, se sont mis en rapport avec les préfets, et ont constitué avec eux des commissions départementales. Ce n’est pas précisément ainsi que se font les enquêtes dans les pays libres; l’administration y joue un rôle moins actif. Il faut reconnaître cependant que l’enquête a fini par s’accomplir. Les commissions départementales, composées en moyenne de dix ou douze membres, ont fonctionné dans tous les chefs-lieux de département et dans près de 200 chefs-lieux d’arrondissement; le nombre des dépositions orales reçues par elles a été au total de 3,500 à 4,000. Un nombre au moins égal de communications écrites leur a été adressé. Beaucoup de comices agricoles et de sociétés d’agriculture ont délibéré des réponses au questionnaire. Des écrivains spéciaux ont publié des brochures. Tout cet ensemble forme une masse de documens véritablement énorme dont le dépouillement complet présente, on le comprendra sans peine, de grandes difficultés.

L’administration n’a encore publié que les rapports de 12 circonscriptions sur 28. On peut, sur ces premiers volumes, se faire une