base de la convention de 1865, soit sur toute autre[1]. Cette conférence, qui fut convoquée par M. de Parieu, présidée par lui et par le prince Napoléon, posa dès la première réunion comme principe que, pour arriver à l’unité, il fallait d’abord avoir partout le même étalon, et que cet étalon ne pouvait être qu’en or. Là-dessus il n’y eut aucune divergence, tout le monde reconnut que la monnaie d’or était la plus utile, et celle surtout qui répondrait le mieux aux besoins de l’avenir. Il n’y eut de difficultés que sur les moyens d’exécution, difficultés qui subsistent, qui sont graves, et dont nous entretiendrons peut-être un jour les lecteurs de la Revue, En attendant, la monnaie d’or venait de recevoir de cette conférence une consécration nouvelle; elle était proclamée la meilleure. Cette déclaration fit réfléchir les états à double étalon et à étalon d’argent seul ; ils purent se dire qu’indépendamment des inconvéniens qu’il y aurait pour eux à ne pas avoir toute leur monnaie principale dans le métal qui serait celui de l’unité monétaire, si cette unité venait jamais à se faire, il y en avait déjà dans le présent à garder une monnaie qui était considérée comme inférieure, et qui le deviendrait de plus en plus avec l’extension que prendrait l’or. Aussi vit-on immédiatement en Allemagne un mouvement d’opinion se prononcer dans ce sens.
Le handelstag, association des chambres de commerce réunie à Francfort, mit au concours la question de savoir comment on pourrait passer sans trop de dommage de la monnaie d’argent à la monnaie d’or; mais ce qui appela surtout l’attention la plus sérieuse, ce fut le changement qui s’opéra dans la valeur respective des deux métaux. De 1853 à 1867, contrairement à ce qui se passait avant 1848, l’argent avait fait prime sur l’or. Cette prime s’était élevée jusqu’à 2 pour 100, et avait eu pour résultat dans notre pays de nous faire enlever la plus grande partie de nos pièces de 5 francs, et même un peu de notre monnaie divisionnaire, celle qui était la moins usée. On n’en frappait plus de nouvelles. En 1867, pour des raisons que nous indiquerons plus tard, la prime ayant baissé sensiblement et l’argent étant revenu à peu près au pair avec l’or, selon le rapport fixé par la loi de germinal, il reparut des pièces de 5 francs d’argent dans la circulation, et on nous assure que dans l’espace d’un an et demi il en a été frappé pour 136 millions. C’est un aspect nouveau de la question. Après avoir perdu notre argent parce qu’il faisait prime sur l’or, allons-nous maintenant perdre notre or parce qu’il reprendrait l’avantage sur l’argent, et ne con-
- ↑ Voyez dans la Revue du 1er avril 1867 un travail de M. E. de Laveleye sur la Monnaie internationale.