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LA
QUESTION DE L’OR

II.
LE DOUBLE ÉTALON MONÉTAIRE.


I.

Dans un précédent travail[1], nous avons traité la question de la monnaie au point de vue de la dépréciation, nous avons cherché si, par suite de l’abondance des mines d’or de la Californie et de l’Australie, il y avait eu un changement quelconque dans la valeur des métaux précieux. Nous avons interrogé les faits et la théorie, et nous croyons avoir démontré que, jusqu’à ce jour au moins, il n’y a eu aucun changement, que l’abondance de l’or n’a produit qu’un effet, celui d’activer le développement de la richesse publique. Nous voudrions maintenant étudier la question à un point de vue plus pratique, et examiner les modifications qui se sont introduites dans le rapport de valeur entre les deux métaux qui nous servent d’étalon monétaire, l’or et l’argent. Depuis la découverte des fameuses mines de la Californie en 1848, de l’Australie en 1851, le métal le plus abondant a été l’or. Les nouvelles mines en produisent à elles seules annuellement pour 700 millions, le

  1. Voyez la Revue du 15 octobre 1868.