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LA
SUISSE ET SES BALLADES

II.
LES CHANTS DE LA GUERRE.

I. Liederchronik der Eidgenossenschaft, von Dr Rocholz. — II. Die Urschweiz, Land und Leute, von Osenbrügg, Berlin 1867. — III. Les Origines de la Confédération suisse, par M. A. Rilliet, Genève, 1868. — IV. Die Sage vom Tell, von Ludwig Häusser. — V. Recherches critiques sur Guillaume Tell, par M. Hisely. — VI. Die Waldstätte, mit einem Anhang über Wilhelm Tell, von Alfons Uber, Inspruck, 1862.


I. — LES COMBATS DE LA LIBERTE.

Jusqu’ici ces chansons populaires nous ont appris comment un peuple de laboureurs et de pâtres a pris naissance à force de courage contre la misère, comment ensuite il s’est reconnu lui-même dans un enfant de ses montagnes, dans un héros fait à son image, indépendant et courageux comme lui[1]. Voici maintenant ce peuple devenu guerrier, car les ballades racontent l’histoire non-seulement de la liberté, mais des faits d’armes de la démocratie. Grâce aux pentes abruptes dans lesquelles il se retranche, le paysan s’enhardit, et, se mesurant avec la chevalerie bien montée et bien armée, s’élève à la dignité de soldat.

La liberté livra ses premières batailles autour du lac des Cantons, cette petite mer intérieure fermée au nord par les pointes de

  1. Voyez la Revue du 15 août.