Si engourdie que fût l’Europe en ce moment, dans l’automne de 1865, par rapport aux questions de politique extérieure, si profondément blasée même sur la querelle d’Allemand au sujet du sempiternel Slesvig-Holstein, elle ne laissa pas cependant de s’émouvoir à la nouvelle de la bizarre convention de Gastein, et le cabinet des Tuileries surtout en éprouva un sentiment de surprise auquel venaient se mêler de temps en temps des appréhensions vagues, mais cuisantes[1]. On comprenait à la rigueur le mouvement de volte-face exécuté par M. de Bismarck, qui, après avoir donné des espérances tout autres pendant son récent voyage de France et sonné déjà même à Carlsbad le clairon de la guerre, s’était tout à coup retourné vers l’Autriche et laissé attendrir par le spectacle édifiant des deux souverains allemands s’embrassant dans une étreinte fra-
- ↑ Voyez la Revue du 15 septembre.