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L’ENSEIGNEMENT POPULAIRE
DES ARTS DU DESSIN
EN ANGLETERRE ET EN FRANCE.


Nous assistons dans la plupart des grands états de l’Europe à une sorte de lutte pacifique qui ne le cède guère, du moins pour l’unanimité, au besoin qu’on éprouve en même temps d’augmenter les armemens militaires. Ce sont deux courans en sens contraires. L’un correspond aux préoccupations guerrières, l’autre à celles de l’industrie et du commerce. Ils ont tous les deux sans doute leur raison d’être, mais nous espérons bien qu’à la longue le second finira par l’emporter. L’éducation populaire, l’éducation professionnelle, plus spécialement l’enseignement du dessin pour les classes ouvrières, sont l’objet d’études consciencieuses et profitables. Les sacrifices d’argent qui tendent à mettre les peuples sur un bon pied de défense industrielle sont d’ordinaire assez facilement acceptés ; ils sont peu onéreux et très productifs ; ils ne grèvent jamais un budget de charges hors de proportion avec les avantages poursuivis. Tandis qu’en France nous cherchons à réformer ou à fonder l’enseignement du dessin, souvent absent, plus souvent encore puéril et pauvre dans nos villes de province, tandis que nous présentons comme exemple le vigoureux effort de l’Angleterre, l’Angleterre de son côté prend modèle sur la France. Les débouchés ouverts à ses produits sont devenus moins nombreux. Elle attribue une partie de son discrédit à l’insuffisance de ses écoles de dessin. De l’aveu de M. Stuart Mill, qui croit bien servir son pays en ne lui ménageant