Page:Revue des Deux Mondes - 1868 - tome 76.djvu/889

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

réparer au besoin les machines qui leur sont confiées et de voir en quoi consiste le dérangement qui s’est produit. Le contre-maître sémite a recours alors à quelqu’un des travailleurs européens auxquels il commande. Il est comme les élèves de Gbazir : privé d’initiative, il ne sait qu’imiter. Il y a donc dans les races humaines des lois naturelles qui président au développement physique et moral des individus, et font que pour certaines il existe une borne fatale, tandis qu’une seule a devant elle un avenir illimité.

Les Juifs n’appartiennent pas tous à la race des Sémites : M. E. de Bunsen a constaté dans toute la Bible la coexistence parmi eux de deux races d’hommes, les uns blancs, les autres de couleur foncée. Ces deux familles existent encore : on les reconnaît dans tous les pays de l’Orient où il y a des Israélites. En Europe, où les lois civiles ont facilité le mélange des races, la distinction peut encore se faire. Je connais dans l’est de la France une grande ville où les Israélites sont au nombre de quatre ou cinq mille : on en voit parmi eux dont tous les caractères sont ceux des enfans de l’Idumée, tandis que les autres se distinguent à peine des chrétiens.

Les aptitudes des races jouent un rôle dans l’histoire de la religion en Occident tout aussi bien qu’en Orient. Il n’y a aucune raison pour que le courant d’idées qui a produit le christianisme ait été soustrait à la loi des races plus que ne l’a été le courant indien. Si la doctrine primordiale, en passant dans les vallées du Gange par celles de l’indus, n’y avait rencontré que des races aryennes, elle n’y aurait pas engendré le brahmanisme, qui repose sur le système des castes, ni à plus forte raison le bouddhisme, qui fut l’appel des races infimes ou des hommes de couleur au partage des privilèges brahmaniques. De même, si le monde gréco-romain au temps d’Auguste n’avait pas montré des vainqueurs et des vaincus, des maîtres et des esclaves, enfin des hommes de plusieurs races dans tout l’empire et surtout dans les pays du Levant, l’Europe et l’Asie, dans cette hypothèse, étant habitées uniquement par des Aryas égaux entre eux, il n’y aurait eu aucune raison de prêcher la réforme chrétienne et d’appeler tous les hommes à partager l’héritage divin.

Il est possible aujourd’hui de dire quelle part revient aux différentes races non-seulement dans la formation, mais encore dans les origines du christianisme. La méthode suivie est à la fois historique et analytique. C’est par l’étude comparée des symboles, des rites et des doctrines que l’on parvient à saisir les rapports vrais des religions entre elles, c’est par l’observation et l’analyse que l’on connaît les races et leurs aptitudes, c’est par l’histoire que l’on découvre les relations qu’elles ont eues et les influences qu’elles ont exercées. Or, en même temps que l’observation nous montre le