Il faut plonger dans les ténèbres de l’histoire, de la philologie, de l’ethnographie, pour retrouver les origines des sociétés européennes; il n’est pas besoin de chercher bien loin pour connaître celles de la société nouvelle qui s’est fondée aux États-Unis. On assiste là, comme à une grande expérience, à la formation, non pas seulement d’un peuple, mais, on peut le dire, d’une race humaine, car c’est bien une race qui se crée dans le nouveau continent. Traits physiques et caractères moraux y sont soumis à une véritable métamorphose; on y peut observer de quelle façon les sociétés se transforment dans un milieu nouveau, de quelle façon les principes, les idées, concourent aussi bien que les climats et les circonstances extérieures à pétrir l’argile humaine. Quand on regarde bien les États-Unis, on y découvre un génie tout nouveau, qui n’est ni le génie anglo-saxon ni le génie latin, mais qui a pris quelque chose et l’un et à l’autre, au premier son étroitesse, sa raideur, sa virilité, la manie juridique, la puissance d’aversion, l’application obstinée, au second l’amour des idées générales et des théories, le
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LE DERNIER
DES
FÉDÉRALISTES AMÉRICAINS
JOSIAH QUINCY.
Life of Josiah Quincy, of Massachussetts, by his son Edmund Quincy, Boston 1867.