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UN MOT
SUR
L'ARCHEOLOGIE ORIENTALE

Manuel d’Histoire ancienne de l’Orient jusqu’aux guerres médiques, par M. François Lenonnant, 2 vol. in-18 ; Paris 1868, Lévy, rue de Seine, 29.

L’Orient sortira-t-il du long sommeil où il languit ? Cette terre enchantée, berceau de notre face, cessera-t-elle d’être stérile et morne comme un tombeau ? Ses habitans reprendront-ils leur part de vie et d’influence dans les affaires humaines ? On est tenté de l’espérer quand on voit les merveilles dont ce sol est témoin, les découvertes inouïes qui depuis cinquante ans mettent au jour et font toucher au doigt ses monumens et son histoire. Comment croire que la Providence l’ait pour toujours abandonnée et lui refuse tout avenir quand elle prend de tels soins à restituer son passé ? Assurément depuis un demi-siècle le monde a vu bien des prodiges : certains agens mystérieux ont centuplé la puissance de l’homme, il voyage et transmet sa pensée d’un bout du globe à l’autre avec une rapidité qui tient de la magie, les rayons du soleil font office en ses mains d’obéissans dessinateurs, la chimie, la physique, lui soumettent à l’envi les forces les plus rebelles, et subordonnent à son usage les auxiliaires les plus inattendus ; — eh bien ! pour nous toutes, ces conquêtes sont un genre de miracle moins étonnant peut-être que la révolution archéologique dont l’Orient est le théâtre.

C’est de Champollion qu’est parti le mouvement, c’est par lui que tout a commencé. Le premier signal du réveil remonte bien à notre