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circonscrite aux halles et marchés : elle s’étend à tout Paris, à chaque boutique où l’on vend des denrées alimentaires, à chaque étal, à chaque cabaret, à chaque charrette à bras qui porte dans les rues des légumes, du poisson ou des fruits. Ils veillent sur la santé publique, et saisissent impitoyablement toute marchandise avariée ou frelatée. A côté de ces agens qui, toujours en mouvement, sont à la recherche des contraventions qu’ils doivent réprimer, se placent les vérificateurs des poids et mesures; armés de l’ordonnance royale du 17 avril 1839, ils sont chargés de constater l’exactitude des poids, des balances, des mesures de capacité, de rappeler au marchand, s’il était tenté de l’oublier, que, d’après l’article 8 de la loi, « tout instrument nouvellement acheté, neuf ou d’occasion, doit être immédiatement présenté au bureau du vérificateur de l’arrondissement pour y être marqué du poinçon de l’année. » Ces deux ordres d’agens assurent, dans la mesure du possible, la sincérité des transactions.

Le service général de l’approvisionnement comporte 8 halles où se fait la vente en gros, 57 marchés de détail, 1 marché central pour les bestiaux, 4 abattoirs. Le personnel qu’occupent ces 70 établissemens est bien plus nombreux qu’on ne l’imagine à première vue, car il se compose environ de 30,000 personnes, qui toutes sont placées sous l’autorité de la préfecture de police en ce qui concerne leur industrie ou leurs fonctions. Ce sont, en dehors du personnel administratif, qui seul comprend 275 employés, les facteurs, les forts, les gardiens, les porteurs, les surveillans des abattoirs, les conducteurs de bestiaux, les titulaires de places sur les marchés, les aides, etc. Tout cela marche régulièrement, activement, comme une troupe rompue à la discipline. Au-dessus de tous les agens dont je viens de parler plane l’inspection : elle se compose d’un inspecteur-général et d’un adjoint. Ce sont ces derniers qui, toujours sur pied, s’assurent que les règlemens sont observés, que tout est en ordre dans ce monde à part des halles, qui signalent immédiatement tout fait accidentel survenu dans l’apport ou la vente des denrées, qui, par leurs employés inférieurs, pénètrent jusque dans les derniers détails du marché, qui contrôlent les opérations des facteurs, qui reçoivent les rapports, les approuvent ou les modifient avant de les envoyer à l’autorité compétente. Enfin ils représentent les organes essentiels du mouvement dont l’impulsion est donnée par la seconde division de la préfecture de police.

Un décret du 10 octobre 1859 a réglé les attributions de la préfecture de police et de la préfecture de la Seine. Cette dernière est chargée de tout ce qui concerne la construction et l’entretien des halles et marchés, de la fixation des tarifs, des services de la voirie et du stationnement des voitures, enfin de la perception des