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étaient désignées par les noms de Soumirs et d’Accads. Au reste l’épithète de chaldéenne convient peu à cette vieille dynastie, le pays de Sennaar ou Mésopotamie ne portant pas alors le nom de Chaldée, qui n’apparaît que beaucoup plus tard. Il avait gardé sa dénomination casdo-scythique d’Our-Casdim, c’est-à-dire de pays des deux eaux, nom que la Genèse nous dit être celui de la patrie d’Abraham, mais que les commentateurs n’avaient point compris et où ils voyaient la désignation d’une ville. Les fouilles de MM. Loftus et Jones Taylor ont mis au jour quelques inscriptions donnant les noms des princes de l’ancien empire chaldéen ; malheureusement on ignore la place à leur attribuer dans la succession chronologique. L’un d’eux, dont le nom se lit Orcham, a laissé de nombreux témoignages de sa piété envers les dieux ; mais le plus connu est Hammourabi, dont M. J. Menant a étudié avec succès les nombreuses inscriptions. Ce monarque prenait comme d’autres princes de la même dynastie le titre de roi de Babylone, de roi des quatre régions. Bérose mentionne plusieurs rois ou chefs arabes qui succédèrent à la première dynastie chaldéenne. Les textes cunéiformes sont jusqu’à présent muets à leur égard. Il est probable, ainsi que l’a admis M. de Rougé, que c’étaient des princes de cette même race de Khetas qui joue à l’époque correspondante un grand rôle dans les guerres des Pharaons, et dont les états semblent s’être étendus précisément du côté de l’Assyrie.

La suite des rois du premier empire assyrien se place après eux. Le plus vieux document relatif à cette troisième période qui nous soit parvenu est le prisme octogonal de Téglath-Phalasar Ier, qui fut découvert en quatre exemplaires aux quatre angles du grand temple du dieu Assour, à Kalah-Cherghat, sur le Tigre, texte mentionné plus haut à propos de l’expérience tentée par la Société asiatique de Londres. Il remonte, d’après les calculs de M. Oppert, à l’an 1250 avant Jésus-Christ environ. Il ne contient pas moins de sept cents lignes et donne la généalogie des cinq premiers rois qui régnèrent à Ninive. Téglath-Phalasar Ier y raconte longuement ses exploits en suivant l’ordre des temps. Cette inscription contient des indications généalogiques des plus précieuses. Des dates marquant le jour, le mois et l’année y sont relatées, et l’on y rencontre le nom d’un des mois du calendrier juif ; les autres noms ont été fournis par différens textes cunéiformes, ce qui montre que les Israélites doivent leur calendrier aux Assyriens. On savait déjà qu’ils leur avaient emprunté la semaine, dont l’origine est tout astronomique. Les années, dans les monumens découverts en Chaldée, sont rapportées à la durée du règne du roi ; sur ceux qui proviennent de Ninive, elles sont désignées d’après certains magistrats, prêtres ou officiers éponymes, qui paraissent avoir eu, comme.les archontes à