agens accrédités, avait cessé d’exister à Yeddo, et, si nous voulions entretenir avec lui des rapports directs et journaliers, c’était à Osaka ou mieux à Kioto qu’il fallait le chercher.
Sous l’empire de ces impressions se décida l’expédition toute pacifique d’ailleurs de novembre 1865. Elle avait deux buts avoués : obtenir du mikado la ratification des traités, concession politique féconde en heureux résultats, si nous entrions en relations avec la puissance impériale de Kioto ; — ouvrir immédiatement le port d’Osaka au commerce étranger, avantage commercial demandé par les résidens étrangers, las de ne pouvoir s’entendre directement avec d’autres Japonais que les sujets du taïcoun. De ces deux objets, le premier fut atteint en partie ; dans une lettre aux armes impériales, le mikado reconnut pour la première fois la légalité de notre présence au Japon, mais sans en admettre la moindre conséquence politique, et, comme prix de cette quasi-ratification, nous consentîmes à réduire nos demandes à la stricte exécution du traité de Londres, aux termes duquel l’ouverture du port d’Osaka était reculée jusqu’au 1er janvier 1868.
Ce qui ressort le plus clairement des événemens qui ont marqué nôtre séjour au Japon depuis la conclusion des traités de 1858, c’est la situation fausse dans laquelle nous nous trouvons. Nous n’avons pas traité avec le souverain du pays ; le taïcoun n’avait pas le droit de prendre les engagemens qu’il a signés. C’est lui-même qui nous l’affirme, et les faits prouvent surabondamment que cette fois il est sincère. Ne trouvant rien d’analogue dans l’organisation des gouvernemens européens et sentant le besoin de résumer en un mot la position politique des pouvoirs auxquels nous allions avoir affaire, nous avons distribué aux intéressés des rôles un peu de fantaisie. Le mikado est devenu le souverain spirituel, le taïcoun le souverain temporel. L’histoire de ces dernières années proteste contre ce partage de l’autorité. Il n’y a jamais eu qu’un empereur, le mikado, empereur sans troupes, dont le siège de gouvernement, Kioto, est placé consécutivement sous la garde de chacun des princes indépendans chargés de protéger la vie du souverain, mais enfin empereur dictant des ordres à chacun, puissance sans conteste dont les moindres volontés sont des lois et à la voix duquel accourent sur-le-champ daïmios et taïcoun.
Le taïcounat est une institution moderne datant de la fin du XVIe siècle. A force d’énergie et de ruses, d’un côté par des