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de ces erreurs curieuses a fait l’objet d’une série de recherches très remarquables auxquels M. Wolf s’est livré dans ces derniers temps, et par lesquelles il a démontré qu’une éducation systématique peut réduire l’erreur personnelle à un minimum qui dès lors ne change plus.

Les travaux que je viens d’énumérer sont consignés dans les gros in-folio qui forment la collection imposante des Annales de l’Observatoire impérial. Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans des détails circonstanciés sur les recherches théoriques de M. Le Verrier, dont l’éclat rejaillit sur l’Observatoire de Paris. Après avoir découvert Neptune aux confins du système solaire par un calcul fondé uniquement sur les perturbations d’Uranus, M. Le Verrier a refait la théorie des mouvemens de la terre, de Mercure, de Vénus et de Mars ; il ne s’est pas contenté de retoucher toutes les parties du système solaire, il a publié sur les étoiles fixes des recherches d’une grande importance et d’une sérieuse utilité. Malgré tant d’occupations personnelles, il a su imprimer aux travaux de l’établissement placé sous sa direction une vigoureuse et féconde impulsion et provoquer une foule de recherches vraiment neuves et intéressantes. Il a fondé le Bulletin international, qui depuis sept ans publie chaque jour l’état du temps observé dans les principales stations de l’Europe et transmis à Paris par le télégraphe. Aidé par M. Marié-Davy, il a organisé à l’Observatoire impérial l’institution des avertissemens météorologiques, qui a déjà rendu de grands services à la navigation. Il a fondé l’Association scientifique française, distribué en province les observations météorologiques et commencé la publication d’un atlas des orages. On peut le plaindre de savoir si peu retenir près de lui ses collaborateurs, qui n’ont pas le temps de vieillir à l’Observatoire, on peut trouver à reprendre à la manière dont les observations ont été conduites jusqu’ici, puisque les instrumens ont passé par trop de mains inexpérimentées ; mais on ne lui refusera pas du moins le mérite d’une initiative infatigable et d’une énergie rare. L’observatoire de Paris est aujourd’hui l’un des établissemens les plus importans qui existent, si l’on en juge par le personnel qu’il occupe et par le budget des dépenses. Le service de l’Observatoire est réparti entre trois divisions. Celle des observations astronomiques comprend deux astronomes titulaires, quatre astronomes adjoints et deux assistans. La division de la physique du globe se compose d’un astronome, de trois adjoints et de quatre assistans. Un astronome adjoint et quatre assistans forment le personnel de la troisième division, qui comprend le secrétariat et le bureau des calculs. Un fonctionnaire qui porte le titre de physicien de l’Observatoire est en outre chargé d’attributions spéciales. Le