inspirer des conjonctures si particulières. » Ils tirèrent ensuite huit azimuts ou directions des vents, d’après lesquels devaient être orientés les angles et les façades du bâtiment ; puis on observa la hauteur méridienne du soleil, qui fut trouvée égale à 64° 41′ au moins, ce qui donnait pour la hauteur du pôle à l’Observatoire 48° 49′ 30″. La déclinaison de l’aiguille aimantée fut déterminée en dernier lieu, on la trouva égale à 15 minutes à l’occident. Ces diverses observations furent la consécration du lieu. Les fondemens de l’édifice furent aussi jetés la même année, et l’on frappa à cette occasion une médaille qui portait en légende : Sic itur ad astra. Les constructions ne furent commencées qu’en 1668 ; en 1671, la masse du bâtiment était achevée. Tel qu’il avait été conçu, il devait résister aux siècles. Les fondations, toutes en pierres massives, ont 27 mètres de profondeur pour les murs principaux et plus de 2 mètres d’épaisseur. La profondeur est ainsi égale à la hauteur du bâtiment. On a fait remarquer que cette égalité se rencontrait aussi dans l’obélisque élevé à Rome par l’empereur Auguste pour servir de gnomon.
Dans le projet primitif, qui ne fut exécuté qu’en ce qui concernait l’édifice principal, nous n’avons pas de peine à reconnaître l’influence des traditions d’Uranibourg. Tout autour de l’Observatoire on voulait bâtir des logemens pour les astronomes de l’Académie ; au-dessous de la terrasse du sud devaient se trouver des laboratoires de chimie, et l’on commença même d’y construire des fourneaux. En outre plusieurs salles étaient destinées à servir de dépôt aux machines et modèles de mécanique qui seraient présentés à l’Académie ; on voulait y former une sorte d’arsenal scientifique. L’Académie devait enfin tenir ses séances à l’Observatoire. Ce plan, qui évidemment embrassait trop de choses, fut bientôt abandonné. On se contenta de faire un observatoire, et tout eût été pour le mieux, s’il avait été possible d’y observer. Malheureusement les murs de l’immense bâtiment cachaient la plus grande partie du ciel en quelque point que l’on se plaçât ; on y cherchait en vain un endroit favorable à l’installation d’un instrument de mesure. On ne pouvait observer que par les fenêtres, et, pour voir le même astre au levant et au couchant, on était obligé de transporter la lunette d’un bout à l’autre de l’édifice. Les voûtes massives qui le couvraient ne permettaient pas de découvrir le méridien depuis l’horizon jusqu’au zénith. Pour voir le ciel de tous les côtés, on était oblige de monter sur la plate-forme du toit, mais l’on comprend qu’il n’aurait été possible d’y installer que de petits instrumens portatifs.
L’édifice de Perrault forme un grand massif carré à deux étages,