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Cependant des actes infiniment plus graves allaient bientôt suivre les singulières récriminations de M. Alquier. Peut-être nos lecteurs n’ont-ils pas oublié que, dans les instructions envoyées au vice-roi d’Italie, l’empereur avait assigné comme le but principal de l’expédition dirigée contre Rome l’intention de purger cette ville et les états pontificaux de la présence des brigands qui les infestaient, des agens napolitains et anglais qui n’avaient pas craint d’y braver sa puissance, d’en chasser et de renvoyer à Naples les cardinaux originaires des Deux-Siciles, qui avaient jusqu’à présent refusé de prêter serment à son frère le roi Joseph. En réalité, il n’y avait plus d’agent anglais à Rome depuis le départ volontaire de M. Jackson. Le roi Ferdinand, retiré à Palerme, n’avait pas de ministre officiellement accrédité auprès du saint-père. Quant aux soi-disant brigands, il n’y en avait pas un seul dans l’intérieur de la ville. Toutes les fois que la légation française avait demandé l’arrestation des rebelles napolitains dont le séjour avait été signalé par elle, les autorités romaines n’avaient jamais hésité à les faire saisir et à les consigner dans les forteresses du pays. Elles avaient même déployé à cet égard un zèle si efficace que le nouveau secrétaire d’état de sa sainteté, le cardinal Joseph Doria Pamphili, successeur du cardinal Casoni, tombé soudainement malade, avait pu inaugurer ses récentes fonctions en constatant par une note adressée le 25 février 1808 que les troupes françaises, depuis trois semaines qu’elles étaient entrées à Rome et qu’elles en faisaient la police, n’avaient pas encore réussi à découvrir un seul de ces prétendus chefs de bandes; mais, s’il n’y avait à Rome ni agens des cabinets ennemis de là France, ni brigands organisés, comme l’avait à tort imaginé l’empereur et comme il s’en était plaint tant de fois avec une si violente amertume, il y avait en effet, retirés à Rome, six ou sept cardinaux napolitains. Qu’ils fussent tous assez mal disposés pour la récente royauté du frère de l’empereur, cela était, il faut l’avouer, assez probable. La plupart d’entre eux étaient vieux et infirmes, d’autres plus jeunes et plus actifs. Dans le nombre, deux ou trois pouvaient être à bon droit soupçonnés d’être en correspondance habituelle avec la reine Caroline; ceux-là ne devaient pas être toutefois les seuls atteints, et l’empereur ne voulut faire aucune distinction. A la fin de février 1808, tous les cardinaux napolitains indifféremment reçurent l’ordre de partir pour Naples dans les vingt-quatre heures. Pie VII, prévenu des intentions du gouvernement français, leur avait à l’avance défendu de s’éloigner de Rome, où leur présence était, disait-il, nécessaire au service du saint-siège[1]. Sur leur refus de se mettre en route, on les enleva

  1. Lettre du pape aux cardinaux Ruffo-Scilla, Pignatelli, Saluzzo, Caracciolo, Caraffa et Trajetto, 18 février 1808.