XI.
L’ENLÈVEMENT DU PAPE PIE VII.
Les troupes françaises étaient entrées à Rome le 2 février 1808 au matin[1]. Si l’empereur avait pensé qu’en s’emparant de la capitale des états pontificaux il triompherait aisément de la résistance de Pie VII, son illusion ne fut pas de longue durée. S’il s’était imaginé que par ce coup de violence il mettrait presque aussitôt fin à ses dissentimens avec le saint-père, son désappointement dut être considérable. Il n’en fut pas de la prise de Rome comme de celle de Vienne ou de Berlin. Lorsqu’en 1806 Napoléon, vainqueur à Ulm, avait mis la main sur Vienne, il s’était procuré une grande force contre l’Autriche. La perte de sa capitale avait servi à rendre l’empereur François fort conciliant à Schœnbrunn, et, sans nul doute, le désir de recouvrer Berlin ne contribua pas moins à faire accepter par l’infortuné roi Guillaume les conditions si dures
- ↑ Voyez la Revue du 1er décembre 1867.