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LA
PÊCHE ET LA PISCICULTURE
À L’EXPOSITION UNIVERSELLE

Bien que des splendeurs de l’exposition il ne reste plus qu’un souvenir, il y a cependant encore plus d’un enseignement à en tirer. Il n’est pas nécessaire d’avoir sous les yeux les produits par lesquels telle ou telle industrie était représentée pour qu’une étude rétrospective puisse offrir de l’intérêt. Il est bien certain par exemple que l’exposition des produits et des engins de pêche était très complète, car il n’est pas un pays qui ne nous ait montré soit des trophées de filets, d’hameçons, de barils et de bateaux, soit des huiles ou des poissons conservés, soit enfin des appareils de pisciculture. La France même, mieux placée sous ce rapport que toutes les autres nations, a été jusqu’à construire des aquariums dans lesquels évoluaient sous les yeux de la foule la plupart des poissons qui peuplent nos mers et nos fleuves. Tous ces objets attiraient les regards des curieux et ajoutaient sans nul doute à l’exposition un puissant élément de pittoresque ; mais ils ne pouvaient apporter en eux-mêmes aucun enseignement, différant en cela des meubles ou des tableaux dont tout le mérite est dans l’exécution matérielle, et dont l’inspection suffit pour faire apprécier la valeur. Pour juger des produits de la pêche, il faut, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer pour ceux des forêts[1], voir au-delà de ce qu’on a sous les yeux. Il faut se demander quelle importance cette branche particulière occupe dans la production générale des divers pays, com-

  1. La Sylviculture à l’exposition, 1er  août 1867.