Page:Revue des Deux Mondes - 1867 - tome 72.djvu/653

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

A tant cette chaise percée,
Où le grand roi, le roi-soleil,
Trônait dans le simple appareil,
Devant une cour empressée !

Cette perruque de gala,
Ce jabot de rare guipure
Où peut-être une larme pure
Des yeux de Madame coula.

A tant ces vieux fonds de culottes,
Cette mitre et ce goupillon !
A qui les veut ce cotillon,
Ces pastels et ces bergamotes !

Ce Céladon, ce cordon bleu,
Ce ciboire dont les hosties,
Ouvrant leurs ailes, sont parties,
Papillons envolés vers Dieu !

Spectacle affreux, leçon suprême,
A vous mettre le rouge au front !
Encor si l’insulte et l’affront,
Sire, n’atteignaient que vous-même !

Mais cette femme, ô roi héros,
Cette victime expiatoire,
Que les crimes de votre histoire
Accablèrent d’un poids si gros !

Quelles larmes d’ecclésiaste,
Vous oubliant pour une fois,
N’avez-vous pas dû, Sur sa croix,
Répandre à cette heure néfaste !

J’ai lu dans un auteur ancien
Ou moderne, — le fait n’importe, —
Qu’un père, sa fille étant morte,
Douta qu’un tel deuil fût le sien.

Immobile et comme de pierre,
Livide, le poil hérissé,
Sur ce jeune corps trépassé
Il fixait sa morne paupière.