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Je n’en veux pas pour une obole ;
A d’autres, mignonne, et bonjour ! »

Et dans la tempête profonde
A disparu le vieux seigneur.
Que lui fait à ce promeneur
L’écroulement de tout un monde ?

Ce vacarme et ce désarroi
Sont jeux pour son indifférence ;
Il oubliait déjà la France
Jadis, quand il était le roi !

Pourquoi viendrait-il, à cette heure
Où ses destins sont révolus,
S’attrister de ce qui n’est plus ?
Le trône a fait son temps, qu’il meure !

« Que m’importe le lendemain ?
Rien ne me fut ma vie entière,
Aujourd’hui dans ce cimetière
Je passe la canne à la main ! »

III


Mais vous, ô monarque superbe,
Vous qu’on peut maudire et railler,
Mais en qui nul ne peut nier
Que la France n’eût mis son verbe,

Vous qui n’avez jamais plié,
Nature puissante, infléchie,
Vous, au sort de la monarchie
Indissolublement lié !

Qu’avez-vous dit, majesté grande ?
Quelle horreur en voyant cela
Du sein de votre Walhalla,
Versailles que l’on vilipende !

Versailles dégradé, flétri
Dans ses retraites les plus chères,
Tous vos trésors mis aux enchères,
Tous vos portraits au pilori !