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Hier le bourgeois et la bourgeoise,
Avec leurs enfans ahuris,
Ont été conduits à Paris.
L’émeute féroce et grivoise

Aujourd’hui ravage leur toit.
La rage et l’insulte à la bouche,
On pille l’alcôve et la couche ;
On rit, on pousse, on hurle, on boit.

On souille surtout, on se vautre !
Chacune saute avec chacun,
Puis on fait danser les Lebrun
Sur les terrasses de Le Nôtre !

Les Boule aussi, les Lesueur,
Les Coustou, volent en cadence !
Il faut que tout le monde danse
Lorsque le peuple est en sueur !

Par les balcons et les fenêtres
Sautez, fauteuils et traversins ;
Dans l’eau stagnante des bassins
Disparaissez, bustes des traîtres !

En pièces donc les cabarets
Du Japon, — à sac les richesses !
A la lanterne les duchesses,
A la flamme leurs tabourets !

Ici l’émeute dévalise,
Enfonçant la pioche et le pal ;
Là le pouvoir municipal
S’assied, saisit et verbalise !

Pillage en haut, encan là-bas !
La boutique et le champ de foire
Dans ce palais où votre gloire,
O grand Louis, prit ses ébats !

II


Du fond de vos apothéoses,
Roi-Jupiter, roi-Jéhovah,
Regardez comme tout s’en va
Et ce que deviennent les choses !