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d’Eldena, il faut avoir terminé ses études moyennes. Le cours entier coûte 390 francs pour les deux ans, et il se termine par un examen facultatif, dont un diplôme vient constater le succès, s’il y a lieu. Les élèves vivent en chambre dans le village, comme les étudians à l’université. Les Allemands désapprouvent complètement pour la jeunesse studieuse la vie cloîtrée des collèges d’internes. Ils-veulent que le jeune homme s’habitue de bonne heure à se gouverner lui-même et à jouir de la liberté, à laquelle il faut bien qu’il arrive tôt ou tard. La ville de Greifewald, quoiqu’elle n’ait que 16,000 âmes, n’est ni pauvre ni triste. Pendant les longs hivers sur ces sombres rivages de la Baltique, les familles aisées donnent de petites fêtes de musique et des bals avec cette simplicité d’outre-Rhin qui favorise l’expansion et le plaisir. Les élèves de l’école d’agriculture y sont invités avec les étudians de l’université. Ils se forment ainsi aux relations du monde, ce qui n’est pas superflu, car cela leur apprend à rendre agréable la vie à la campagne.

Outre ces quatre académies, 19 écoles d’agriculture existent dans les différentes provinces. Elles comptent en tout 232 élèves et ne coûtent à l’état qu’un subside de 21,158 thalers, soit 233 francs 75 centimes par élève, de qui est fort peu ; mais ces écoles sont montées sur un pied très modeste. Elles sont ordinairement tenues par quelque grand fermier aidé de deux ou trois maîtres, le vétérinaire, le maître d’école ou le chimiste du voisinage. Le but est de former de bons régisseurs de fermes, travaillant eux-mêmes, mais d’une façon plus intelligente que les autres. La plus ancienne de ces institutions est celle de Riesenrodt, qui date de 1845 ; la plus récente est établie à Polko depuis 1863. Il existe en outre un grand nombre d’écoles de perfectionnement (Fortbildungschule) et différentes écoles spéciales. Une école forestière est établie à Neustadt, fréquentée par beaucoup de boursiers. Récemment encore l’Allemagne était le seul pays où faire produire aux bois le plus qu’ils peuvent rendre était réellement une science, et où le mot de sylviculture avait un sens. L’art vétérinaire a deux écoles, l’une à Berlin et l’autre à Munster ; la praticulture en a trois, l’une à Kramenz en Poméranie, l’autre à Janowitz, près Hoyerswerda en Silésie, la troisième à Siegen. Potsdam possède une école supérieure de culture maraîchère et d’arboriculture qui exerce une grande influence. Le goût des jardins anglais, des fleurs rares, des arbres exotiques, des bons fruits, s’est singulièrement répandu, et contribue à donner plus de charme aux campagnes. En une seule année, la froide Prusse a expédié 3,000 kilogrammes d’ananas aux rives du Bosphore pour la consommation de Constantinople. Il existe dans les anciennes provinces 134 écoles de pomiculture, dont 26 dans celle de Silésie. Dans celle de Posen, les maitres d’école se chargent