Vivre avec l’amour clandestin
Qu’on épouse de la main gauche ;
Encor s’il trouvait à ce jeu
Quelqu’illusion, quel qu’ivresse
Qui de sa machine en détresse,
Remontât le ressort un peu !
Mais non ! l’abattement livide
Aux courts plaisirs a succédé ;
Ses sens à peine ont maraudé,
Que son âme retourne au vide !
Empoisonneur du sang des rois,
Locuste en jupe violette,
Fleury, lève-toi, vieux squelette,
Évêque de Fréjus, et vois !
Comme ce saint Bonaventure,
Qui mort, défunt et trépassé,
Pour finir l’œuvre commencé,
Se levait de sa sépulture,
Lève-toi, prêtre, du tombeau,
Et viens contempler ce mirage !
Voilà ce qu’a fait ton ouvrage
De cet enfant vermeil et beau !
Voilà ce qu’aux mains de tes Gesvres
Est devenu ce blond Louis,
Né dans les lis épanouis,
L’azur aux yeux, le miel aux lèvres !
Tout à l’heure il est apparu,
Presque joyeux pour une altesse ;
Svelte et mignonne, la comtesse
Vers lui, par les fleurs, a couru.
On eût dit un père et sa fille !
Lui, calme, un peu haut, l’air Bourbon,
Superbe, mais aimable et bon ;
Elle, caressante et gentille !