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Le maître vient, s’en réjouit,
Et l’oiseau fredonne et minaude ;
Pour un baiser, une émeraude,
Un royaume pour une nuit !


III


Qu’elle règne donc et commande
De Versailles à Trianon !
Que tous les amours, à son nom,
Se trémoussent en sarabande !

Car jamais corps plus enchanté,
Plus adorable créature,
De vos chastes mains, ô nature,
Ne sortit pour la volupté !

Pajou sera le Praxitèle
De ce beau chef-d’œuvre accompli ;
Hébé, dans le marbre assoupli,
Apparaîtra, jeune immortelle !

Et pour cet œil d’émérillon,
Dont la langueur rit et badine,
Pour cette joue incarnadine,
Cette bouche de vermillon,

Pour ces roses, pour cette neige,
Cette vie et cette couleur,
Fête de la jeunesse en fleur,
Un Greuze naîtra, son Corrége !

Pompadour, qui régna seize ans,
Eut Watteau, Boucher et Natoire.
A chaque règne son histoire,
Ses peintres et ses courtisans !

A d’autres maintenant la vogue :
Vernet, Fragonard, Vien, Drouais !
Combien sont-ils, — bons ou mauvais,
Les Raphaëls de cette églogue ?

Sur la laque des paravens,
En camaïeu, sur porcelaine,