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Great-Western 750, la London, Brigton and South East company, dont la société de prévoyance est établie depuis 1842, met par an 1,000 livres sterling à la disposition du board of director pour la garantie des pensions. Il va sans dire qu’à ces secours en argent chaque compagnie de chemins de fer ajoute les facilités habituelles de transport gratuit pour les employés ou leurs familles.

En dehors des sociétés créées à côté des compagnies de chemins de fer et composées exclusivement de leurs employés, on trouve aussi une ou deux institutions destinées spécialement aux employés, officers, et agens, servants, des chemins de fer et des canaux en général. L’association appelée the Railway benevolent Institution, fondée en 1857, a pour objet de secourir les officers et servants de tous les chemins de fer et canaux, ainsi que leurs enfans, leurs orphelins et leurs veuves. Le président de cette société est M. George Carr Glyn, et les trois trustees, fonctionnaires actifs et responsables s’il en est, étaient en 1865 le duc de Buckingham et Chandos, l’honorable Ponsonby et M. Samuel Beale. Dans le rapport présenté à l’assemblée générale du 28 juin 1865, le président s’est empressé d’informer la réunion que le prince de Galles avait daigné accepter le patronage de la société et souscrire un don de 1,000 guinées ; il ajoutait qu’au dîner anniversaire du 10 mai, présidé par sa grâce le duc de Devonshire, la collecte s’était élevée à 1,423 livres. Les recettes de la société montaient à plus de 10,000 livres sterling. Quoique l’institution fût encore à ses débuts, le rapport, en annonçant que déjà les ressources suffisaient à assurer le sort des veuves et des enfans, proposait de demander aux souscripteurs un nouveau sacrifice de 2 deniers par semaine ou de 8 shillings par an, afin d’organiser un système d’assurances en cas de mort au moyen d’un traité conclu avec la société de prévoyance des employés, clerks’ provident society, — nouvel et significatif exemple de cette préoccupation constante des besoins de la famille que l’on retrouve dans toutes les associations anglaises. Si dans la vie de l’employé, et de l’ouvrier le chômage par suite de maladie et d’accident est le premier mal à craindre, la mort du mari, qui prive la famille de son chef, celle de la femme, qui l’atteint dans la prospérité et la bonne direction du ménage, entraînent de telles conséquences qu’il faut y pourvoir le plus largement possible. Nous avons déjà signalé qu’en France on se montrait malheureusement beaucoup moins préoccupé d’assurer le sort de la famille du travailleur et de développer sa propre initiative. Il en est de même dans une autre contrée où les associations pour les retraites ont depuis longtemps prospéré. En Autriche, cette terre classique du fonctionarisme, la constitution des retraites est pour tous la grande affaire. Les