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classe, c’est le taux de la contribution hebdomadaire que s’impose volontairement le free résident. Naturellement la plus forte contribution donne droit au plus fort secours en cas de maladie, au capital le plus élevé payable à la mort du sociétaire ou à celle de sa femme, éventualité toujours prévue dans ces associations. Ainsi au Great-Eastern, la contribution par semaine dans la classe 4 est de 8 deniers, de 6 dans la classe B, et de 4 dans la classe C ; le secours pour maladie monte à 16, 12, ou 8 shillings par semaine. A la mort d’un sociétaire, sa famille reçoit, selon la classe, 20,15 ou 10 livres ; à la mort de la femme d’un sociétaire, elle reçoit 6, 4 ou 3 livres. On peut entrer à volonté dans chacune de ces classes et en sortir, en changer avec l’approbation du comité et après un certain délai de surnumérariat. Seulement, pour être admis à s’imposer des charges plus lourdes, il faut avoir satisfait exactement aux engagemens précédens, et la contribution hebdomadaire ne doit jamais dépasser un certain taux proportionné au salaire.

Sans relater toutes les formalités pour constater l’état de maladie, pour s’assurer de l’exactitude des médecins ; sans énumérer les cas où l’on reçoit la paie entière, la moitié ou même le quart, notons comme trait essentiel des statuts de ces sociétés les précautions avec lesquelles on s’assure de la moralité des membres. On a vu qu’ils n’étaient admis que sur un certificat de bonne santé ; dans la plupart des sociétés, comme au London and South Western par exemple, une enquête se fait sur leurs bonnes mœurs. L’exclusion est prononcée pour indélicatesse et félonie. Au Great-Eastern, tout employé malade cesse de recevoir un secours quand on l’a vu dans un établissement public ou quand il quitte sa maison après 6 heures du soir en hiver et 9 heures en été. Ces délinquans en outre paient l’amende, et en cas de récidive sont exclus. Les visiteurs exercent à cet égard la plus stricte surveillance, et eux-mêmes, comme on l’a vu, ainsi que les auditeurs et les membres du comité, subissent à leur tour la même pénalité pour inexactitude ou négligence dans leurs devoirs. L’ensemble de toute cette réglementation sévère acceptée volontairement ajoute de nouvelles garanties de succès à celles que ces sociétés de prévoyance puisent dans l’indépendance de leurs membres. Les compagnies dont elles dépendent s’y rattachent par quelques liens et leur apportent un concours avantageux. Suivant la coutume qui, en Angleterre, unit dans toutes les œuvres des hommes de toutes les classes, les administrateurs, les directeurs, sont toujours membres honoraires des sociétés de prévoyance. Les compagnies contribuent même de leur côté à la prospérité des sociétés par des allocations annuelles, sans néanmoins s’ingérer dans l’administration. Le Great-Eastern alloue 500 livres par an, le