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L'ANCIENNE EGYPTE
D'APRES
LES DERNIERES DECOUVERTES

L'EXPOSITION EGYPTIENNE DU CHAMP DE MARS.

Il y a maintenant douze armées que je faisais connaître ici même les découvertes récentes dont l’Égypte ancienne avait été l’objet[1]. En 1865, M. Ernest Renan, dans une lettre écrite des bords du Nil[2] a exposé aux lecteur de la Revue les résultats des fouiles de M. Mariette, qui ont si prodigieusement agrandi le domaine de l’archéologie égyptienne. Depuis, les investigations des égyptologues ont encore enrichi cette science de faits importans. L’exposition ! Egyptienne du Champ de Mars peut mieux qu’aucun musée de l’Europe donner une idée de ces nouvelles conquêtes de l’érudition et de l’art.

Toute la vieille société pharaonique sort pièce à pièce du sépulcre où elle dormait depuis trois et quatre mille ans, attendant, comme les momies qu’elle déposait dans les tombes, le moment où le souverain maître du monde viendrait rendre la vie à ces membres qu’un reste de chaleur n’avait point abandonnés. Elle avait dispersé en mille lieux ses inscriptions hiéroglyphiques, qui sont comme sa longue épitaphe, et qu’à force de patience et de savoir la philologie déchiffre et commente. L’interprétation des textes égyptiens a fait tant de progrès qu’on est arrivé à traduire des passages

  1. Voyez la Revue du 1er septembre 1855.
  2. Voyez la Revue du 1er avril 1864.