le fixaient de chaque côté. Le soin de placer et retirer le pallium à l’évêque officiant appartenait aux diacres qui le servaient particulièrement. Dans l’intervalle des cérémonies, on le déposait au cou d’une des statues consacrées, ordinairement celle du saint sous l’invocation duquel se trouvait l’église ; à Rome, il était suspendu aux épaules de la statue de saint Pierre. Or les diacres Édaphius, Jean et Acacius, après avoir dérobé celui de Chrysostome, l’avaient fait servir, à ce qu’il paraît, à des opérations criminelles, probablement des opérations magiques contre sa vie. L’action qu’il leur reprochait était donc plus qu’un simple vol, c’était un sacrilége.
Les faits d’excitation à la révolte et de trahison composaient les articles 7, 21, 22 et 26. L’archevêque avait soulevé contre Sévérien de Gabales les decani, chargés de l’enterrement des pauvres, et avait mis sa vie en danger. il avait livré à l’autorité séculière deux prêtres, l’un à Antioche, l’autre à Constantinople (ce qui n’était pourtant guère dans ses principes, à moins que ces prêtres ne fussent coupables de grands crimes appelant sur eux les sévices de la loi commune) ; enfin, dans une sédition contre le comte Jean, il avait décelé sa retraite aux soldats qui le cherchaient ; le comte Jean, comme on sait, était favori de l’impératrice.
Huit autres articles étaient consacrés au détail des exécutions épiscopales de Chrysostome dans les églises d’Asie et à d’autres violations des canons. Il avait été accusateur, témoin et juge dans les affaires de l’archidiacre Martyrius et de l’évêque Proérèse de Lycie ; il avait ordonné sans autel des diacres et des prêtres, sacré in globo quatre évêques dans une seule ordination. Il ordonnait sans attestation de capacité ou de moralité, il distribuait de l’argent aux évêques ordonnés par lui, afin de se servir d’eux pour persécuter le clergé. Il avait fait prêtre Sérapion, son diacre, prévenu de crimes, et évêque un certain Antonius, violateur avéré de sépultures. Enfin il avait refusé d’accompagner à leur dernière demeure les corps d’hommes qu’il retenait prisonniers et qui étaient morts dans ses prisons. On voit là quelque chose qui se rapporte au prêtre Isidore et aux Longs-Frères.
Il a été mention déjà des accusations de cupidité et de vol des choses saintes portées contre Chrysostome par ses ennemis : vol de vases sacrés et de riches ornemens dans les églises, vol de marbres dans celle d’Anastasie, vente frauduleuse d’un petit domaine ecclésiastique provenant de Thécla et aliéné par l’intermédiaire de Théodule, son affidé, etc. Je ne reviendrai pas sur ces calomnies, présentées comme des faits certains dans le libelle. On y sommait aussi l’accusé de déclarer où avaient passé les revenus de l’église.
Les manquemens aux mœurs étaient ainsi formulés dans les ar-