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essentiellement magnétiques, et que le diamagnétisme n’est qu’un phénomène de réaction analogue à la poussée des liquides.

Si vous plongez dans l’eau un corps léger, tel qu’une bouée, il montera vers la surface du liquide, quoique la gravité tende toujours à le faire descendre de haut en bas ; c’est que la même force produit à l’intérieur du liquide une sorte de pression qui chasse la bouée de bas en haut. Un corps plus dense que l’eau ira au fond, parce que la force qui le fait tomber a plus d’énergie que la réaction inverse de la poussée. Dans l’air même, nous voyons les ballons monter pendant que la plupart des corps tombent sur le sol, si on les abandonne librement. On voit qu’il n’y a en réalité de corps légers que par rapport à d’autres corps qui le sont moins ; tout dépend du milieu où ils se trouvent. En appliquant le même raisonnement aux phénomènes du diamagnétisme, on arrive à la conclusion suivante : tous les corps sont magnétiquement lourds, c’est-à-dire sollicités par une attraction plus ou moins sensible en présence d’un aimant ; mais, plongés dans un milieu plus lourd qu’eux, ils nous paraîtront légers, c’est-à-dire qu’ils éprouveront en définitive une répulsion par suite de la poussée du milieu ambiant. Les corps magnétiquement légers sont ceux que nous avons appelés diamagnétiques. L’air et le vide de la machine pneumatique sont des milieux fortement magnétiques ou lowrds ; tout aimant naturel ou artificiel y développe une pression qui s’exerce sur tous les corps plongés dans ces milieux, et qui agit en sens contraire de l’attraction que ces corps éprouvent eux-mêmes de la part de l’aimant ; s’ils sont moins sensibles à cette action que le milieu qui les entoure, ils céderont à la poussée et s’éloigneront des pôles de l’aimant. Dans ces idées, on a essayé de mesurer le magnétisme spécifique des différentes substances connues, comme on en avait déterminé la densité ou le poids spécifique. Il s’est trouvé, par exemple, qu’à poids égal l’oxygène est environ cinq fois plus magnétique que l’air, et qu’il l’est environ trois mille fois moins que le fer ; il en résulterait que 2 mètres cubes d’oxygène équivalent à 1 gramme de fer, et que l’atmosphère tout entière agit comme une couche de fer qui envelopperait la terre et aurait un dixième de millimètre d’épaisseur.

On doit encore à Faraday d’importantes recherches sur la théorie des piles, qui furent commencées vers 1833. Il a établi la loi des équivalences électriques, que l’on peut énoncer comme il suit : toutes les fois qu’une unité d’électricité dynamique traverse un corps qu’elle décompose, elle met en liberté l’équivalent du métalloïde ou de l’acide avec le poids de métal qui correspond à cette quantité dans la combinaison. Cette loi est d’une importance capitale pour la théorie de la corrélation des forces, mais nous ne pouvons la citer ici que pour mémoire.

Les recherches expérimentales de Faraday sur l’électricité ont paru dans les publications de la Société royale ; il les a réunies en trois