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croix horizontale dont les quatre bras portent quatre calottes creuses dans lesquelles le vent souffle comme dans les voiles d’un navire. Cet appareil est installé dans un lieu élevé et bien découvert ; son mouvement est transmis par un fil électrique à un rouage qui fait marcher le crayon affecté à l’enregistrement de la vitesse du vent. Pendant une heure, le crayon avance toujours d’un pas à chaque tour du moulinet ; la longueur de la ligne qu’il trace pendant ce temps représente à une échelle réduite le chemin parcouru par le vent. Au moment où l’heure sonne à l’horloge, le crayon se dégage et revient brusquement à sa place première pour recommencer sa course. Il trace ainsi vingt-quatre traits par jour ; le total fait rarement plus de trois cents milles marins (550 kilomètres) pour les vingt-quatre heures, ce qui représente une vitesse moyenne de 6 à 7 mètres par seconde. Un vent frais parcourt 10 mètres en une seconde, un ouragan 50 mètres et plus.

Pour enregistrer la direction du vent, on fait usage d’une simple girouette qui est en rapport alternatif avec un système de quatre électro-aimans correspondant aux quatre points cardinaux. Chacun de ces aimans commande un crayon spécial ; lorsque la girouette vise au nord, elle communique avec le premier crayon, quand elle tourne à l’est, avec le deuxième, et ainsi de suite ; le crayon trace alors une série de traits noirs sur le papier aussi longtemps que le vent souffle dans la même direction. C’est l’anémomètre enregistreur de M. Du Moncel.

Voici comment se mesure la pluie. L’eau qui tombe est recueillie par un entonnoir d’où elle coule dans une petite citerne. Quand le niveau monte dans ce réservoir, il soulève un flotteur qui agit sur un crayon. Un autre crayon marque sur la grande tablette du météorographe l’heure à laquelle la pluie est tombée ; il est mis en mouvement par un fil qui dépend d’une petite roue hydraulique placée sous une gouttière. Un dernier crayon est chargé de noter l’état d’humidité ou de sécheresse de l’air. Il est porté sur un chariot qui va et vient devant une tablette spéciale sur laquelle il trace une série de lignes noires parallèles dont l’explication nous entraînerait trop loin.

L’idée capitale qui a guidé le P. Secchi et qui nous paraît vraiment féconde, c’est de combiner les différens enregistreurs de manière que tous les crayons marchent de front sur la même tablette. les courbes qu’ils tracent se trouvent ainsi constamment rapprochées et un simple coup d’œil peut faire découvrir l’accord où le désaccord qui existe entre les variations simultanées des divers élémens météorologiques. La comparaison de ces courbes fera voir, par exemple, quelle influence les différens vents exercent sur la pression barométrique, de quelle façon l’état du baromètre annonce la pluie, comment la température varie avant, pendant et après une ondée, et mille autre rapprochemens de ce genre pourront être faits sans le moindre calcul et à vue d’œil. Ce sera