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ETUDES
SUR
LES TRAVAUX PUBLICS

LES AQUEDUCS ET LES EAUX PUBLIQUES.

Après l’air que nous respirons, il n’est rien qui, plus que l’eau, soit indispensable à l’existence et qui exerce plus d’influence sur la santé. L’eau n’est pas seulement le principe essentiel de nos boissons, c’est aussi le grand purificateur de toutes les souillures dont nous avons essayé dans une étude précédente de mettre en lumière les pernicieux effets[1]. Un air pur et une eau saine sont les deux conditions premières d’une habitation salubre, et si l’intérieur des grandes villes nous fait voir parfois les tristes conséquences d’une atmosphère viciée, on y découvre aussi le spectacle attristant de misères et de saletés répugnantes que des ablutions abondantes feraient disparaître. Il n’est pas un être qui puisse vivre sans eau, pas un hameau qui puisse en être privé ; pour l’industrie, c’est un agent universel qui produit et condense la vapeur, qui dissout, nettoie, conserve ou altère tour à tour les matières premières ; aussi les usines en consomment-elles d’énormes quantités. Il n’est donc pas surprenant que les villes aient été fondées de préférence sur le bord des rivières, et que le souci de tout

  1. Voyez la Revue du 1er juin.