lorsqu’au bout de quelques mois ce comité fut dissous. Lors de la proclamation de la constitution en 1860, ces mêmes questions furent remises sur le tapis. « La nation, est-il dit dans l’exposé des principes généraux (art. 5), veut que les enfans des deux sexes, quelle que soit leur condition sociale, reçoivent tous sans exception le bienfait de l’instruction, et soient au moins initiés aux connaissances indispensables. » L’article 34 recommande spécialement l’éducation des filles, et déclare en même temps que la nation entend que le corps enseignant soit pourvu d’une dotation fixe et convenable.
Le but était indiqué, les moyens de l’atteindre restaient à trouver, les promesses formelles de la constitution à réaliser. Un nouveau comité vit le jour en 1864. Composé d’hommes laborieux et bien intentionnés sous la présidence de Simon-bey Dadian, il a pris sa tache à cœur, il a publié en 1866 un rapport très détaillé qui contient la statistique des établissemens d’instruction publique que possèdent les Arméniens de la capitale de l’empire, et indique les réformes à faire pour perfectionner le régime des écoles et assurer le sort des instituteurs et des professeurs. Ce document est précieux à consulter, car il a été rédigé avec une scrupuleuse exactitude.
Il nous apprend que Constantinople renferme trente-deux écôtes de garçons, fréquentées par 4,700 élèves, et quatorze écoles de filles, qui s’y rendent au nombre de 1,472. Ces chiffres sont encore loin d’être en proportion avec celui de la population arménienne de cette ville ; mais il ne faut pas perdre de vue qu’une partie de ces écoles n’ont été ouvertes que depuis peu de temps, que plusieurs sont situées dans les faubourgs d’une étendue considérable et que l’éloignement empêche bien des familles d’y envoyer leurs enfans. Le nombre des maîtres est de 162 dont 19 sont des institutrices. Il y a en outre 20 employés subalternes, en tout pour le corps enseignant de Constantinople 162 personnes. La dépense annuelle de ces quarante-six écoles a été de 845,345 piastres[1]. La majeure partie de cette somme (725,345 piastres) est fournie par les caisses paroissiales, alimentées par les dons des particuliers ; le reste (120,000 piastres) provient de la très minime rétribution scolaire à laquelle sont tenues les familles arméniennes qui jouissent d’une aisance bien constatée.
Le comité ne pouvait songer à augmenter ce budget : il eut fallu infliger à la nation, qui paie déjà sa part des impôts généraux de l’empire, un surcroit de sacrifices ; mais il propose une combinaison
- ↑ 169,069 francs.