Voici sept semaines déjà que l’exposition du Champ de Mars est ouverte, et à peine est-il permis de porter sur elle un jugement sommaire. Les débuts, à vrai dire, n’en ont pas été heureux ; la mise en scène a paru manquée ; un moment on a craint un échec. Personne, au jour de l’inauguration, qui eût l’air de prendre son rôle au sérieux, ni la commission impériale, ni les exposans, ni le public ; les esprits étaient ailleurs, et au milieu des bruissemens d’armes qui remplissaient l’Europe cet appel aux arts de la paix ressemblait singulièrement à une ironie. Les intempéries, en se succédant, y ajoutaient un motif de découragement de plus, si bien que les grandes industries sont restées longtemps en retard ; on ne voyait guère à leur poste que les industries hors de concours dont le seul mérite consiste à rançonner les curieux.
Pour conjurer ces mauvaises chances, il a fallu du temps et un certain effort, aujourd’hui arrivé à son terme. Les galeries ne sont plus livrées au déballage forcené qui, dans le premier mois, les rendait inabordables ; les vitrines sont en général garnies, et les