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irréprochables au point de vue hygiénique, ôtent à la fibre textile une partie de sa force, Et puis n’y eût-il pas ce sérieux inconvénient, auquel on saura bien remédier tôt ou tard, la routine, si puissante sur les esprits campagnards, opposerait longtemps une impassible résistance à des innovations salutaires.

Après avoir exposé ce qui contribue à contaminer l’air que nous respirons et l’eau qui nous sert à tous les usages de la vie, il faut bien dire, encore que le sol même que nous foulons aux pieds n’échappe pas à l’infection, puisqu’il reçoit en définitive les détritus solides de toutes les industries. L’empoisonnement du sol a cela de grave qu’il persiste longtemps après que les causes déterminantes ont disparu, et qu’au voisinage des sources d’infection il devient de plus en plus malsain. Quiconque a vu ouvrir une tranchée dans une rue d’une grande ville aura été frappé de l’odeur que la terre exhale autour des tuyaux destinés au gaz d’éclairage. Dans les cités qui s’éclairent depuis longtemps par ce moyen, le sous-sol en est imprégné à un point extraordinaire. Il a fallu déjà recourir à des moyens spéciaux, comme des doubles tubes, pour protéger les racines des arbres contre ces pernicieuses émanations ; mais ce n’est là qu’un remède local et incomplet.

Ne doit-on pas ranger encore parmi les causes d’infection du sol l’usage de perdre dans des puisards les eaux corrompues qu’il est interdit aux fabriques d’écouler en rivière ? Verser sans cesse des liquides infects au fond d’un puits, c’est y créer de propos délibéré un foyer d’insalubrité. Il semble d’abord que le voisinage n’en éprouve aucun dommage, puis peu à peu l’infection se propage par la nappe souterraine ; les puits d’alentour se corrompent de proche en proche ; on s’habitue par degrés à boire des eaux malsaines dont l’odeur et la teinte répugneraient à un étranger, jusqu’à ce que enfin de déplorables accidens révèlent qu’il est dangereux de les employer comme boisson. On s’en aperçoit lorsque le mal est irréparable et que le sol souillé n’est plus capable de distiller qu’une eau empoisonnée.

Nous ne saurions prétendre donner ici la liste complète de toutes les industries qui enlèvent à l’eau, à l’air ou au sol leurs vertus habituelles. Ce qui précède suffit sans doute à montrer que la vie industrielle risque à chaque pas de créer un danger pour ceux qui ne font qu’assister du dehors à ses opérations, multiples, aussi bien que pour les ouvriers qui lui prêtent le concours de leurs bras. On nous reprochera peut-être de voir l’infection partout ; une telle étude n’est pas rassurante. Que sera-ce donc quand nous aurons fait voir que la vie municipale, que la vie individuelle même, dégagent aussi d’innombrables germes d’insalubrité et de maladie ! Par bonheur, les hygiénistes ont été capables d’indiquer le remède