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LES
PRECURSEURS ITALIENS

III.
VALENTINO PASINI.

La Vita e i Tempi di Valentino Pasini, narrazione di Ruggiero Bonghi, corredata da documenti inediti ; 1 vol., Barbera, Florence 1867.


Les révolutions se préparent, s’accomplissent et se consolident par la toute-puissance d’un profond sentiment moral qui s’empare d’un peuplé et par la force d’un travail tout pratique qui, en s’étendant à une société entière, entraîne les intérêts eux-mêmes dans la conjuration commune. Elles ont pour exécuteurs ou pour complices des hommes d’une nature bien différente, qui ne s’entendent pas toujours, qui se heurtent souvent et qui en définitive représentent cette double impulsion : les uns ont en quelque sorte la flammé au front et portent dans les affaires du monde l’éclat de l’éloquence et de la passion, le don des grandes initiatives, tout ce qui frappe l’imagination et réveille l’instinct populaire ; les autres sont des ouvriers laborieux, patiens, modestes, qui s’attachent obstinément à ce qui est possible, et embarrassent souvent plus qu’on ne croirait les dominations illégitimes. Ceux-ci n’ont ni l’emportement des conspirateurs, ni les impatiences bien naturelles des émigrés jetés loin de leur patrie, ni l’orgueil de ceux qui se réfugient en eux-mêmes et se renferment dans une abstention solitaire parce qu’ils