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fin = 1 souverain = 10 florins = 5 dollars = 5 milreis = 5 doublons ou 100 réaux = 10 roupies ; la pièce de 20 francs, ou 6g,45161 d’or, = la demi-impériale russe, ou 5 roubles ; la pièce de 5 francs, ou 1g,61290 d’or = 1 dollar = 1 milreis = 20 réaux. Il conviendrait de créer des pièces nouvelles pour l’union monétaire universelle. L’une des faces de ces pièces porterait l’empreinte de l’état qui les a émises, et représenterait le principe indestructible des nationalités ; l’autre face indiquerait l’équivalence de valeur en raison de laquelle elles circuleraient partout, et représenterait l’unité fraternelle de l’espèce humaine.

Les conditions de la convention du 23 décembre seraient appliquées aux pièces d’or internationales. Quant aux monnaies divisionnaires d’argent, chaque état demeurerait libre d’adopter celles du système français, en acceptant les conditions qui en règlent l’émission et la circulation ; l’uniformité ne serait essentielle que pour la monnaie d’or étalon.

Reste à examiner encore comment il serait possible d’arriver à cette utile réforme. La convention du 23 décembre 1865 indique suffisamment la marche à suivre. Que le gouvernement français, au nom de l’union constituée par cette convention, propose aux autres états, à l’occasion de l’exposition universelle, la réunion d’un congrès à Paris pour rechercher les meilleurs moyens d’arriver à l’adoption d’un instrument commun de la circulation. En présence de ces produits si variés de l’industrie que chaque nation tour à tour désire vendre ou acheter, toutes comprendront combien il est urgent d’en faciliter l’échange. L’appel de la France serait entendu. Comme les délégués se réuniraient non pas en vue d’adopter un programme arrêté d’avance, mais afin d’en chercher la formule, nul gouvernement n’aurait de prétexte plausible pour s’abstenir, et il n’y aurait pas à craindre de voir se reproduire les objections qui ont fait avorter le congrès politique de1864. Déjà le Livre jaune nous montre que plusieurs états ont fait des ouvertures à la France au sujet de la question monétaire. L’Autriche, qui a décimalisé sa monnaie, est disposée à se rapprocher davantage encore du système français : c’est sans doute pour cela qu’elle vient, il y a quelques jours à peine, de dénoncer la convention monétaire qui la liait à la Prusse. Les États-Unis, avides de progrès nouveaux, accueilleraient certainement avec faveur l’idée d’une confédération monétaire universelle. L’Espagne, le Portugal entreraient dans la même voie. Ce serait peut-être de la part de l’Angleterre qu’il y aurait le plus de résistances à craindre, quoique le changement qu’elle aurait à introduire soit extrêmement minime, et que nul pays ne dût profiter plus qu’elle de la réforme proposée. Le