sur un grand nombre d’élections, paraît être favorable au système et aux
hommes qui veulent travailler résolument à l’organisation définitive du gouvernement régulier en Italie. Les exagérations de la gauche, l’excursion
agitatrice de Garibaldi en Vénétie, ont tout à fait compromis la campagne
électorale de l’opposition. Les électeurs qui prennent part au vote et qui
forment à peu près la moitié des — électeurs inscrits ont reculé devant les
aventures sans objet politique et dénuées de sens où l’opposition poussait
aveuglément le pays. Une manifestation qui a produit un effet positif à la
veille de l’épreuve électorale est celle de M. Mordini, un des chefs de la gauche,
déclarant qu’il se retirait momentanément de la vie publique parce qu’il
n’avait pu inspirer plus de sagesse à ses amis, et qu’il ne voulait point compromettre sa responsabilité dans leurs folies. On estime en somme que les
élections donneront une majorité notable au parti modéré, et l’importance de
ce succès s’accroît par le délaissement où les candidatures extrêmes et même
celle de Garibaldi se sont trouvées dans les grands centres de population.
Les résultats de la lutte électorale une fois constatés, il faudra assembler
le parlement et l’aborder avec un ministère capable de répondre à l’esprit
réfléchi et raisonnable qui a prévalu parmi les électeurs. Les principes de la politique à suivre s’indiquent d’eux-mêmes : fidélité à la convention du 15 septembre, application intelligente et assidue à l’organisation administrative et à la régularisation des finances nationales. Pour tous les hommes principaux du parti modéré italien, le but est le même. M. Rattazzi parle sur ce point le même langage que M. Minghetti et M. Peruzzi. Le but étant
le même, et la cause certaine du marasme dans lequel tombait le pays
étant l’impopularité que les hommes politiques avaient appelée sur eux
par leurs divisions et leurs rivalités, la marche à suivre est de rétablir la
considération des hommes capables de gouverner par leur union loyale
et la sincérité de leur mutuel concours. Que M. Ricasoli essaie de réunir
sous sa présidence, qui serait le plus honorablement acceptée, tous les
hommes politiques jugés les plus capables, et qu’on se mette à l’œuvre
avec abnégation et persévérance. Il ne nous appartient point de désigner
des noms propres par une recommandation spéciale : tout ce que nous
pouvons dire, c’est que le temps presse. Si les Italiens veulent conserver
l’honneur et la sécurité de leurs institutions, il faut qu’ils évitent le triste
exemple que leur a donné le personnel politique de l’Espagne, qui s’est
perdu par ses divisions imprévoyantes et ses ambitions mesquines. Par
l’union politique, il faut arriver à se rendre maître le plus tôt possible des
difficultés financières. Il importe surtout qu’on ait la franchise de s’avouer
que le moyen le plus efficace d’arriver à l’équilibre financier, c’est de réduire
avec énergie les dépenses, celles de la guerre surtout, qui n’ont
plus d’objet utile pour l’Italie, et qui, continuées sans nécessité, l’auraient
bientôt épuisée. e. forcade.
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