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LES BASQUES
UN PEUPLE QUI S’EN VA.

I. Recherches sur les habitans primitifs de l’Espagne à l’aide de la langue basque, par Guillaume de Humboldt, traduit de l’allemand par A. Marrast ; Paris, Franck, 1866. — II. La Langue basque et les Idiomes de l’Oural, par M. H. de Charencey ; Mortagne, Daupeley frères, 1866. — III. Croyances des anciens Basques, par M. E. Cordier. Bulletin de la Société Ramond, 1867. — IV. Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris.

Le nom du peuple basque réveille des idées agréables chez la plupart des voyageurs qui se sont promenés sur les rivages du golfe de Gascogne, entre Bayonne et Bilbao. En se rappelant les gracieux paysages de la contrée, on est tout naturellement disposé à prononcer un jugement favorable sur la race elle-même : les sites jettent un reflet de leur splendeur sur les hommes qu’on y a vus, et la beauté physique des populations contribue aussi, pour une forte part, à leur faire concéder bien des mérites sans examen préalable. Toutefois la connaissance rapide que l’on prend des Basques, alors que, libre de tout souci, on parcourt les plages et les falaises et que l’on tâche le plus souvent de faire reposer sa pensée, est ordinairement superficielle et vague. L’étranger qui vient passer quelques jours ou quelques semaines dans les villes de bains et de plaisir situées à la base des Pyrénées occidentales n’a guère l’occasion d’acquérir d’idées bien exactes sur le caractère et les mœurs des aborigènes. Pendant les jours de fête, il a vu les jeunes gens, armés de leurs gants de bois, se renvoyer vigoureusement la balle sur la grande place du village ; peut-être aussi a-t-il traversé la Bidassoa sur les épaules d’un pêcheur athlétique, et s’est-il ha-