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RIVALITE
DE CHARLES-QUINT
ET
DE FRANCOIS Ier

GUERRE ET NÉGOCIATIONS APRÈS LA CAPTIVITÉ DE CLÉMENT VII. — DÉFIS DE CHARLES-QUINT ET DE FRANÇOIS Ier A UN COMBAT SINGULIER[1]


I.

La prise de Rome, le sac prolongé de cette capitale du monde chrétien, la captivité du souverain pontife, remplirent l’Europe de stupeur. François Ier et Henri VIII, qu’alarmait la puissance de plus en plus envahissante de Charles-Quint, n’avaient pas attendu ce triomphe violent de ses armes pour nouer entre eux de plus étroites alliances. Dès la fin du mois d’avril 1527, pendant que le duc de Bourbon, à la tête de l’armée impériale, s’avançait vers le centre de l’Italie, menaçant Florence et allant prendre Rome, ils s’étaient unis par de nouveaux traités, des traités mettaient un terme, en apparence définitif, aux anciens différends des deux rois, que devaient rapprocher davantage encore les liens d’un mariage, et qui devaient agir en commun d’après un plan concerté. Il avait été convenu que la princesse Marie, fille de Henri VIII, alors âgée de onze ans, autrefois promise à Charles-Quint, qui s’était dégagé

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 février, du 1er et du 15 mars 1866.