M. Guizot a publié, voilà déjà quelque temps, la seconde série de ses Méditations sur la religion chrétienne ; il poursuit vaillamment, et bientôt il aura mis à terme la noble tâche qui lui valut, il y a deux ans un succès si nouveau parmi tous ses succès, la meilleure gloire peut-être de son illustre vie. Cette profession de foi calme et sereine, lucide exposition des dogmes fondamentaux du christianisme, vus de haut, dans leur simplicité et leur grandeur natives, fut accueillie, on s’en souvient, par les uns avec reconnaissance comme le plus opportun secours, par d’autres, qui auraient pu la combattre, presque avec embarras et respect, si bien que les vivacités de la polémique religieuse en furent pour un moment notablement calmées, C’était de l’essence même de la religion chrétienne que traitait cette première série ; quel est le sujet de la seconde ?
L’auteur dans sa préface avait ainsi tracé le plan général de l’ouvrage : d’abord l’essence du christianisme, ensuite son histoire, puis sa condition présente, puis enfin son avenir. C’était donc
- ↑ Quelques publications émanant du clergé ont vivement accusé dans ces derniers temps la Revue des Deux Mondes de tendances matérialistes, anti-religieuses. C’est bientôt dit et assez légèrement dit. On aurait été dans le vrai en disant que les tendances de la Revue ne sont pas anti-philosophiques -et contraires à la libre discussion. Quoi qu’il en soit, la chaleureuse défense du christianisme que nous donnons aujourd’hui de l’éminent écrivain n’est-elle pas un témoignage (il nous est bien permis de l’invoquer) de l’exagération singulière de ces attaques ? Tout au moins la Revue, en accueillant de bonne grâce l’éloge du prélat qui récemment la proscrivait, ne saurait être accusée de manquer de vertu chrétienne.(N. du D.)