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grand corps ; les soldats en sont les nerfs et les chairs. Il est indispensable comme point de départ d’avoir sous les yeux un résumé de ces arrangemens.

EFFECTIF DE L’ARMEE FRANCAISE
(Budget voté pour 1867).


Armes et corps spéciaux Officiers Sous officiers, caporaux et brigadiers Compagnies hors rang, tambours musique, etc. Soldats Total général des hommes
État-major général de l’armée 3.799 918 4.717
Infanterie 10.757 45.192 15.250 174.115 245.314
Cavalerie 3.754 10.747 5.157 40.153 59.811
Artillerie 1.465 6.245 4.408 24.203 30.321
Génie 253 1.129 533 5.043 6.958
Equipages militaires 353 1.118 838 3.281 5.590
Gendarmerie 714 4.045 64 16.631 21.454
Services administratifs 2.010 1.456 124 5.849 9.439
23.105 70.850 26.374 269,275 389.604

L’effectif officiel de l’armée française comprend donc en ce moment 120,329 hommes dans les cadres et 269,275 simples soldats, en tout 389,604 hommes, auxquels il faudrait ajouter la garde de Paris, comprenant 2,816 hommes, dans la dépense desquels l’état n’entre que pour moitié, et 5,180 enfans de troupe participant aux rations. Cet effectif de paix est combiné de manière à pouvoir être porté à plus de 600,000 hommes en temps de grande guerre. Il était inutile, pour l’usage auquel le tableau précédent est destiné, de conserver une distinction entre la garde impériale et la troupe de ligne, entre l’armée de l’intérieur et celle de l’Algérie, entre les corps français ou étrangers d’origine. Les hommes ont été groupés seulement suivant l’arme et le grade. Il faut faire encore deux remarques importantes : d’abord le prétendu effectif normal exposé ci-dessus n’est en réalité qu’une approximation accommodée aux besoins de l’équilibre budgétaire ; cet effectif est toujours augmenté après le vote au moyen des crédits extraordinaires, l’usage a fait loi à cet égard. En second lieu, il est facile de voir que le contingent accordé annuellement par les chambres n’est jamais au complet sous les drapeaux. L’appel nominal de 100,000 hommes, réduit par les diverses éliminations à 88,000, devrait fournir en sept ans 616,000 soldats, sans compter le personnel des cadres ; mais on n’incorpore dans les régimens qu’une partie des appelés, les autres sont laissés à domicile, à charge d’aller s’exercer de temps