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L’ÉPOPÉE
DES NIBELUNGEN
ÉTUDE SUR SON CARACTÈRE ET SES ORIGINES
D’APRES LES DERNIERS TRAVAUX.

I. Les Nibelungen, traduction nouvelle par M. E. de Laveleye, 2e édition. — II. La Saga des Nibelungen dans les Eddas et dans le Nord scandinave, par le même ; Paris, 1866.

Il n’est pas rare d’entendre parler en France du poème des Nibelungen, mais ceux qui en parlent laissent la plupart du temps soupçonner qu’ils n’en connaissent guère que le titre, et surtout qu’ils ne se doutent pas des intéressans problèmes qui se rattachent à la vieille épopée germanique. Cependant des écrivains plus ou moins autorisés ont plus d’une fois abordé ce sujet, de manière à piquer notre curiosité nationale plutôt qu’à la satisfaire. Le romantisme, avec sa prédilection pour le moyen âge, accueillit un peu de confiance le long lied allemand, comme il avait accueilli sans y regarder de trop près les lais de nos vieux ménestrels et les romanceros d’Andalousie. Chateaubriand, qui ne le connaissait guère, en fit dans ses Etudes historiques un grand éloge. J.-J. Ampère analysa le poème entier dans son cours de 1832 à la faculté des lettres de Paris. M. Saint-Marc Girardin, à son retour d’Allemagne, en traduisit peu de temps après quelques fragmens. En 1839, M. Riaux, professeur de philosophie à Rennes, publia une traduction com-