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L'ANGLETERRE
ET
LA VIE ANGLAISE

XXXI.
LA MARINE BRITANNIQUE.
I. L'OBSERVATOIRE DE GREENWICH.



L’art de la navigation exige plus d’un genre de connaissances ; c’est pourtant à l’astronomie que se sont adressés de préférence les peuples ambitieux de s’assurer l’empire des mers. Le contraste entre le caractère des Français et celui des Anglais éclate surtout dans la science. Quand nos voisins étudient une loi de la nature, c’est pour lui dérober une force. Tout ce qu’ils savent, ils l’appliquent. Cette tendance au positif, à la conquête, exclut naturellement le goût des théories. On peut suivre la trace d’une telle disposition d’esprit dans les affaires publiques et dans l’industrie ; mais ce bon sens pratique a surtout frappé de son cachet tout ce qui se rattache à l’organisation de la marine. L’ordre de connaissances qu’on cultive par exemple à l’observatoire de Greenwich tend toujours à revêtir un caractère spécial d’utilité. Je voudrais donner une idée de cette institution et des services que lui demandent les Anglais. N’est-ce point d’ailleurs une introduction naturelle à l’étude de la marine britannique ? L’observatoire de Greenwich ne saurait être séparé des intérêts de la flotte nationale pour laquelle