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culer les conséquences dans l’avenir. La curiosité qui voudrait interroger le passé sur les causes des événemens dont nous voyons les premiers effets ne peut malheureusement être satisfaite encore; quant à la recherche des conséquences du nouvel ordre de choses germaniques, c’est un devoir que la nécessité impose d’urgence au patriotisme français.

Nos successeurs dans la vie auront à lire un chapitre bien piquant d’histoire diplomatique le jour où ils connaîtront par le menu le travail qui a préparé la transformation de l’Allemagne à laquelle nous assistons. Rien dans ce travail, on peut déjà s’en apercevoir, n’a été naturel, tout a été arbitraire et factice. Il n’y a point là le résultat d’un de ces courans d’événemens qui courbent les volontés humaines avec une nécessité irrésistible. Tout a été prémédité, voulu, fait de main d’homme, et tout cependant a été rempli de contradictions, d’incohérences, de reviremens et de surprises. Ce mouvement et ces manœuvres secrètes ont eu pour point de départ, il y a trois ou quatre ans, la controverse de la question polonaise et l’affaire des duchés de l’Elbe. Le héros de cette épopée est M. de Bismark. Il débuta dans la question polonaise d’une façon qui ne rendait guère vraisemblables les faveurs qu’il devait si tôt obtenir de la politique française et de la presse pseudo-libérale et pseudo-démocratique de notre pays. Dès l’explosion des troubles de Pologne, M. de Bismark mit toute l’influence de la Prusse au service de la Russie : la France se crut obligée alors de montrer un peu les dents à la cour de Berlin; quant à M. de Bismark, il conserva tant d’aplomb et de dextérité, qu’il put, au dernier acte de la négociation polonaise, séparer l’Angleterre de la France en rendant lord Russell victime d’une mystification mémorable. Aussitôt après vint l’affaire des duchés de l’Elbe. Les clairvoyans comprirent tout de suite le rôle que la politique prussienne allait jouer dans ce différend; les états secondaires avaient beau s’agiter, ces pauvres MM. de Beust et de Pfordten avaient beau se démener et se pavaner, l’Autriche eut beau espérer qu’elle refrénerait la Prusse en s’associant à elle : il était visible que tout le bénéfice des usurpations violentes accomplies contre le Danemark reviendrait finalement à la cour de Berlin. Ce fut en ce moment que la politique française commença de prendre des airs de mystérieuse profondeur. Les engagemens passés et la tendance séculaire de la France semblaient nous tracer notre marche: c’est la mission historique de la France de protéger les faibles. Un traité signé par nous, un traité qui était non de 1815, mais du régime actuel, avait donné aux droits du Danemark la sanction de la France; à soutenir la cause danoise, nous étions assurés du vif et énergique concours de l’Angleterre. Une action commune de la France et de l’Angleterre eût suffi, suivant toute vraisemblance, sans aucun recours aux armes, pour amener une solution équitable de la question des duchés; au besoin, avec l’alliance de l’Angleterre et celle de l’Autriche, on eût pu soutenir une guerre honnête et utile qui eût affermi notre sécurité en Allemagne, et