C’est vrai.
Étiez-vous malade, elle pleurait à chaudes larmes, et priait le bon Dieu de lui passer les maux dont vous souffriez.
Cette chère cousine !… Oui, c’est mal à moi de n’avoir pas voulu la revoir… D’ailleurs cela n’engageait à rien.
Nullement…
Et quand bien même !… En y réfléchissant, elle doit être la femme la plus aimante, la plus dévouée…
Quel singulier garçon vous faites ! Après Marie, vous avez pensé un instant à moi, si je ne me trompe ; après moi, vous revenez à votre cousine, et tout cela en moins d’une heure !
Oui, ma foi ! mais ce n’est pas ma faute, je vous jure, c’est la vôtre…
La mienne !
Vous m’avez parlé de Marie, de Gabrielle et de vous comme si vous aviez juré de me faire perdre la tête ; je ne sais plus où j’en suis ! C’est absurde ce que je vais vous dire, c’est pourtant la vérité : mon cœur bat à tout rompre ! Ce n’est plus pour Marie, à coup sûr ; pour qui donc ? Est-ce pour Gabrielle ? est-ce pour vous ? Je n’en sais absolument rien. Ne vous fâchez pas, et tirez-moi de peine, car c’est vous qui m’avez mis dans cet étrange et cruel embarras.
Ah ! ah ! ah ! grand nigaud ! va !
Gabrielle !… (Il lui saute au cou ; se ravisant.) C’est bien toi au moins ?
Il est temps de me le demander !
Non ! de ma vie je n’ai été heureux comme aujourd’hui !… Tu es bien changée, sais-tu ?
Et toi donc ?
Quand nous marions-nous ?